Il fait partie de notre paysage et – pour certains d’entre nous – de notre quotidien. Il domine le bourg de sa silhouette ocre, à la frange des bois de Saint-Jean d’En Haut. Son histoire est aussi un peu l’histoire de notre commune : le Centre Médical Etienne CLEMENTEL.
Retour en arrière sur cette institution Envaloise
Elle porte le nom de son fondateur : Etienne Clémentel, qui a marqué de son empreinte la vie politique locale.
Né à Clermont-Ferrand en 1864 mais ayant des souches en Limagne, il s’est installé comme notaire à Riom en 1890 avant de gravir un à un les échelons de la vie publique. Dès 1892, il entrera au Conseil Municipal de Riom avant d’en être le premier magistrat en 1904 et sera constamment réelu par ses pairs à ce poste jusqu’à sa mort en 1936. Entre-temps, il briguera avec succès un mandat de député de la première circonscription de Riom-plaine en 1900 suite au décès subit d’Amédée-Joseph Girard. Plusieurs fois Ministre, E. Clémentel sera également sénateur. En juillet 1910, les suffrages des électeurs du Canton de Riom-est lui ouvriront les portes de l’Assemblée Départementale. En avril 1911, son Président socialiste Noël Chamerlat trépassera. Etienne Clémentel le remplacera à la tête du Conseil Général jusqu’à l’automne 1935. Ce fut sous sa présidence que commença la lutte contre ce fléau implacable qu’était alors la tuberculose. Il appuiera sans réserve les efforts de ses collègues les Docteurs Claussat et Marcombes qui aboutirent en 1923 au développement du préventorium des Roches Fleuries à Chamalières.
Le coeur et la raison d’Etienne Clémentel
C’est le chagrin d’un père doublé de la volonté d’un homme politique qui a donné le jour au sanatorium d’Enval. En 1925, un deuil cruel frappera Etienne Clémentel. Sa fille aînée Jeanne sera emportée – comme beaucoup à l’époque – par cette terrible maladie. Bouleversé par ce drame partagé par tant de ses contemporains et conscient de l’urgence à mettre un terme à cette mortelle hécatombe fauchant 80 000 personnes par an et fort du soutien de R. Poincaré, Président du Conseil, il lancera l’idée d’un sanatorium départemental de 200 places dès le début de la session de 1927 du Conseil général.
Il faut dire qu’à l’époque, si les dispensaires se multipliaient, les établissements de cure étaient réduits à la portion congrue. En outre, bien que restée lettre morte faute de moyens, une loi de 1919 faisait obligation à chaque département de se doter d’établissements spécialisés. Une fois l’adhésion des conseillers généraux acquise, il restait à choisir le lieu de l’implantation. Réputée pour ses gorges abruptes, son eau et ses sources, Enval s’est taillé une solide réputation sanitaire dans la première moitié du XXème siècle. Son bon air, son écrin de verdure, sa situation géographique idéale de semi-montagne a emporté le choix du Président du Conseil général et élu riomois.