La vigne

Historique du vignoble

Les études conduites par différents historiens indiquent des surfaces de vignobles assez voisines. Pour certains, en 1814, la commune (ou ce qui allait devenir la commune) comptait un vignoble de 75 hectares, chiffre très proche de celui indiqué par monsieur Guy Veillet, historien de l’ADEP qui, lui, indique 84 hectares. Il faut comprendre que les chiffres, même établis auprès des Archives Départementales du Puy-de-Dôme soient légèrement différents, il est possible que certaines petites erreurs aient leur origine dans le fait que certaines déclarations de surface étaient faites par des propriétaires ayant des parcelles de vigne sur la commune de St-Hippolyte. Le vin produit avait un goût de terroir assez prononcé dit de “pierre à fusil”, il était vendu aux consommateurs ou négociants en vin de la région.
En 1920, on note la lente disparition du vignoble, le phylloxera avec la guerre de 1914/1918 en sont les causes principales. Le phylloxera, maladie endémique à l’époque, exigeait une main d’oeuvre inportante. Durant le conflit, tous les hommes valides furent mobilisés, laissant à leurs épouses la charge d’entretenir la vigne ; celles-ci firent tout ce qu’elles purent mais leurs efforts ne suffirent pas à terrasser cette maladie de la vigne provoquée par des poux. En effet, bien des vignes périclitèrent faute d’avoir été traitées à temps.
En 1952, l’enquête faite par monsieur Beneix, instituteur à Enval, à qui l’on doit de précieux renseignements sur la commune, indique que malgré tout la vigne est encore la première source économique d’Enval, suivie par la culture de la pomme. Il note pour étayer ses remarques qu’à cette date :
44 familles de cultivateurs vignerons vivent sur la commune, elles mènent de pair la vigne et la culture des pommiers, qu’il y a 2 forgerons (ils fabriquent et réparent les outils nécessaires à ses cultures), 1 électricien, 1 maçon, 1 couturière, 38 ouvriers d’usine, 13 employés ou fonctionnaires, 10 commerçants et 5 docteurs (Clémentel).

A cette époque, la vigne était une source importante de revenus pour les envalois.
Des 44 familles de vignerons vivant uniquement du produit de la vigne, il n’en reste plus !
Néanmoins, le vignoble continue à être exploité, certes dans des proportions moindres, par des propriétaires qui ont abandonné l’activité principale viticole en devenant ouvriers d’usine, employés, cadres mais qui continuent à cultiver des parcelles de vigne léguées par leurs parents. Certains d’entre eux, ayant adopté les méthodes modernes d’œnologie, font pour leur consommation familiale “des petits vins” qui font la pige à certains vins produits dans des zones viticoles connues à l’échelon national.

La taille de la vigne
A Enval, la taille la plus pratiquée est dite “taille guyot”. Les sarments sont ramassés et liés en fagots, ceux-ci sont vendus aux boulangers qui les utilisent pour une montée en chauffe rapide de leurs fours à bois. Ils sont livrés par les viticulteurs eux-mêmes au moyen d’un char tiré par des vaches puis des chevaux.
Une petite partie est consommée sur place pour assurer l’allumage des fourneaux à bois, unique moyen de chauffage à cette époque ; quelques viticulteurs s’en servent pour faire cuire des grillades.

La vendange
Il n’y a pas de date calendaire précise pour commencer celle-ci : elle débute en fonction de la maturité du raisin ; cette période court du 25 septembre pour les années précoces à fin octobre pour les années normales. Les viticulteurs préfèrent donner plus de sucre en laissant le raisin se bonifier avec les derniers rayons du soleil. La vendange requiert une main d’oeuvre importante, elle doit être effectuée dans un temps très court. Les viticulteurs s’entraident pour cette phase de travaux et se rendent mutuellement l’aide apportée. La vendange est un travail à la fois dur, gai, et festif, elle donne lieu à des repas spécifiques comme par exemple :
– Déjeuner vers 10 heures composé de charcuteries, oeufs, fromages, vin rosé
– Déjeuner vers 12 heures 30/13 heures : gigot brayaude, pompe aux pommes : ce dessert est une tarte recouverte d’une abaisse en pâte brisée, il est de moins en moins fait par les maîtresses de maison.
– Souper, après la dure journée, le repas du soir est copieux : volaille de la ferme, légumes du jardin, pâtisserie “maison” et fruits au sirop.