L’église

L’histoire de l’église d’Enval est loin d’être banale : nous allons vous la conter !
Sa construction, en 1839, sera le symbole de l’indépendance paroissiale d’Enval et mettra un terme aux vues hégémoniques de Saint-Hippolyte sur le village d’Enval. Mais cette histoire a commencé beaucoup plus tôt.
Sous l’Ancien Régime, tous les bourgs d’Enval, la Sauzède, Loriat, Les Graviers, Beauvaleix et la Maison Basse dépendaient de la paroisse de Soumarchaix qui regroupaient également Saint-Hippolyte et Rochepradière. Tous les habitants assistaient aux cultes et se faisaient mettre en terre à Saint-Jean-d’En-Haut. En 1758, le premier motif de révolte des envalois fut la décision conjointe de Rochepradière et Saint-Hippolyte de faire construire une église et un cimetière à Saint-Hippolyte. Quelques années plus tard, en 1784, le curé renâclera à grimper par des chemins escarpés et mal commodes pour rejoindre Saint-Jean-d’En-Haut et accompagner ses ouailles à leur dernière demeure ! La révolution française aller rayer de la carte Saint-Jean-d’En-Haut. Toute la vie religieuse se concentrera alors autour de Saint-Hippolyte, ce qui allait être la pomme de discorde avec les envalois, bannis de la vie sociale, couverts d’injures et quasiment frappés d’infamie. Furieux, ceux-ci préféreront enterrer leurs morts à Saint-Genès-l’Enfant voire Volvic. La coupe sera pleine,tant est si bien qu’en 1838, les paroissiens d’Enval décideront d’ériger une église au coeur du bourg d’Enval et créer un cimetière à proximité. Les envalois firent donc sécession et se libérèrent du joug de Saint-Hippolyte. Mais cette liberté paroissiale allait avoir un coût !
Celui de la construction de l’église car nulle aide financière de l’Etat ou de l’Evêché, hostile à ce projet, n’ira tomber dans leur escarcelle. Une souscription sera donc ouverte auprès des fidèles, certains n’hésitant pas à s’endetter lourdement pour financer cette édifice. On fera également appel à la générosité du Comte de Chabrol à Volvic. Les travaux commenceront le 19 juin 1838 pour se terminer le 28 août 1839 pour un coût total de 18000 francs. Le lendemain, le 19 août, elle sera bénite et accueillera sa première messe.
Respectant une vieille tradition vigneronne, ses murs seront enduits d’une peinture à laquelle du vin fut ajouté, donnant ainsi cette douce teinte rosée. Parant au plus pressé et au plus économique, un clocher provisoire sera installé et est toujours en place, faute d’avoir pu assurer la dépense du clocher définitif évalué à 12000 francs en 1874.
Autre particularité de notre église, son choeur n’est pas orienté vers l’orient, vers Jérusalem, rompant ainsi avec l’usage qui prévaut en architecture religieuse. C’est une ordonnance du Roi Louis-Philippe qui, le 29 avril 1845, donnera le titre de succursale à notre église. Le 3 août de la même année, le Conseil de Fabrique sera installé. Le premier curé d’Enval sera le Père Jean Espaliard qui exercera son sacerdoce durant 47 ans dans notre commune. Le Presbytère l’accueillera dès 1850. En 1874, deux chapelles viendront compléter le patrimoine cultuel d’Enval.